Qu’est-ce que l’intonation ?
Il s’agit de la mélodie que produit un énoncé significatif, c’est-à-dire, qui est porteur de sens.
Les premiers mots dans une langue étrangère sortent confusément de la bouche des apprenants, et il est aisé de se remémorer nos premiers essais. Cela se résume souvent à de sons, auxquels il va associer une signification incertaine. Il ne fait que répéter des expressions idiomatiques, sans bien délimiter encore les mots, la structure… N’oublions pas la difficulté des syriens pour qui certaines voyelles ou consonnes n’existent pas. Le [ p ], le [ y ], les nasales [ D ] », [ G ], [ B ], sont des sons inconnus par exemple pour les apprenants arabes. Progressivement, il va reproduire de mieux en mieux, de mémoire, les sonorités entendues. Encore plus tard, il va s’intéresser à ce qui touche au phonème/graphème, c’est-à-dire au passage de l’oral vers l’écrit, ce qui peut l’aider dans les deux compétences de production, et notamment dans l’organisation des phrases. Très vite, on ne sollicitera pour qu’il produise des énoncés dont le sens devra correspondre à la situation dans laquelle il est amené à parler. Au début, on le fera utiliser le « je » simulé et le « je » authentique dans des situations simples, puis de plus en plus complexes, pour passer à l’expression du « vrai je » dans les échanges à l’intérieur du groupe classe. Petit à petit se développent des savoir-faire au niveau linguistique (lexical, syntaxique et phonologique…), au niveau socioculturel et discursif, qui formeront la compétence d’expression orale.
Nous distinguons trois fonctions différentes pour l’intonation :
La fonction distinctive permet, en l'absence de marques syntaxiques, de distinguer par exemple une phrase déclarative, d'une phrase interrogative ou impérative
Ex : - Il est là. (affirmatif) - Il est là ? (interrogatif) - Il est là ! (exclamatif)
La fonction démarcative consiste quant à elle à marquer une frontière entre des groupes rythmiques (sachant qu’un groupe rythmique est la plus petite unité de sens servant à communiquer, étant entendu qu’il peut s’agit également d’un simple mot, comme : « viens ! » ex de groupe rythmique : « Il va à Lattaquié » ou « un homme ! »)
La phrase se divise donc en GR repérables à l'oreille par les mouvements mélodiques montants et descendants portés par les syllabes accentuées à la finale de chaque groupe. Ces unités intonatives ou "prosodiques" structurent la phrase et aide l'auditeur à construire du sens.
Ne peuvent pas être des groupes rythmiques :
Cette fonction aide à corriger ensuite les apprenants, en les faisant répéter groupe rythmique par groupe rythmique.
La fonction expressive appartient au niveau du subjectif et traduit les émotions, les intentions, les attitudes du locuteur, et se réalise de multiple façons selon le degré d'expressivité, la personnalité et les intentions de communication de chacun Un énoncé peut exprimer des sens différents, qui dépendent ainsi de l’intention du locuteur.
Ex : « Tu viens samedi ? » Cette interrogation peut être une demande de confirmation, un reproche, l’expression de l’incrédulité…
Cela signifie que le sens ne dépend pas uniquement du sens des mots, mais aussi de l’intonation et du contexte communicatif, de la situation dans laquelle se trouvent les locuteurs. Il est impossible d’étudier la fonction expressive d’un énoncé qui est en dehors de toute situation de communication. La ponctuation ne suffit pas à donner l’intention de communication. C’est une aide non négligeable, mais le contexte seul détermine si il s’agit d’un reproche, d’une inquiétude, d’une envie…
Nous avons par conséquent trois fautes d’intonation possibles :
Toutes ces fautes peuvent se produire ensemble.